Le pouvoir des mots et une (toute petite) partie de mon univers

An(n)ales
Examinons le patient 2024, son actu…alitée. Oui, alitée, parce que souffrante.
Commençons par du léger, une entrée frugale, le menu de 2024 étant, pour le moins, roboratif. Or donc…
Quand on le leur demande poliment, les Suisses sont d’accord cde s’octroyer un 13ème salaire. Ben voyons!
L’heure de la retraite rime presqu’avec Servir et disparaître. Nos anciens conseillers fédéraux auraient été bien inspirés d’y penser. À la lecture des résultats du vote sur la 13ème rente AVS, ils ont dû regretter de s’être assis dans les loges-balcons du Muppets Show. Aux côtés de Statler et Waldorf, les deux vieux ronchons, qui nous ont tant fait rire. Ou alors, ils auraient pu, préalablement, souffler dans l’édilomètre. Histoire de vérifier si leur crédibilité était proportionnelle à leur rente.
C’est Katherine Pancol - mais oui, vous savez, Les Ecureuils de Central Park sont tristes le lundi, La valse lente des tortues, Les Yeux jaunes des crocodiles - c’est elle qui se demande, je cite : À partir de quel âge devient-on bonne à jeter ? Y a-t-il une date officielle, comme sur les yaourts ? Qui décide ? Le regard des autres, qui vous ratatine en pomme ridée ou le désir qui se retire et sonne le clairon de la retraite ?
Les agriculteurs, en colère, tournent les panneaux à l’envers. Mon pote, Paul Dujardin a tourné deux fois le panneau SOS. Il trouvait qu’une seule fois, ça ne changeait pas grand-chose.
À propos de la conférence pour la paix en Ukraine, les Welches, comme moi, ont confondu Bürgenstock et Birkenstock, la boutique des pieds heureux.
Notre Albert fédéral, lui, est resté sans voix, Enfin, je veux dire, sans 3ème voie. Je n’irai pas jusqu’à dire que Rösti est passé à la casserole. Bon, en même temps, Rösti, casserole… Bref, Rösti, c’est un mec aux poêles.
Nos chers voisins, maintenant. Y’a pas à dire, l’Hexagone a de bons côtés… Pas forcément six, mais tout de même ! Oui, Paris a l’art de se mettre en Seine. Il faut dire que la ville lumière a plus d’une tour dans son sac.
Macron, c’est Caius Julius Caesar. César a construit des routes, planté des bornes. Macron, face à la déroute, a d’abord planté Borne, avant de la supplanter. Faut dire que ces premiers ministres, en France, c’est un vrai Castex. Impossible de savoir à quelle sauce, ils et elles seront mangés. D’autant que ce n’est pas nous qui mélanchons les huiles avec le vinaigre.
Le jeune Manu - jeune par rapport à Brigitte, a reçu la panoplie du chimiste en herbe. Ça sent le soufre, émanation caractéristique, quand on dissout l’assemblée nationale. Ça fait monter la température du Parlement. Jusqu’à 49.3 précisément.
Malgré cela, la France n’a rien perdu de sa superbe. Pensons à l’inauguration en grandes pompes de Notre-Dame. Ou encore, aux Jeux olympiques, qui ont coûté la bagatelle de 9 milliards d’euros. Des cacahouètes ! 9 milliards, sans compter les 1,6 milliards, non budgétisés. Cacahouètes, je vous dis ! C’est un peu la Française des jeux.
Nous autres, au FC Perpète les oies, on n’a pas ces soucis d’argent, même si notre caissier est gruérien. Il faut dire qu’il compte aussi bien que les autorités bulloises. Avec toutes ces bulles, le chef-lieu de la Gruyère a suffisamment de matière pour écrire un roman. Non, plutôt une BD[1] !
Pourtant, les édiles bullois peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Ils sont blanchis par la préfète. Moi je dis qu’avec sa capacité de blanchir, c’est plus la préfète de la Sarine, c’est la préfète de la farine.
Les Yankees, pourtant armés jusqu’aux dents, réussissent à louper la tronche de Donald Trump. C’est des stands de tir qu’ils doivent construire, pas des fastfoods.
Bien sûr, il y a plus grave : Beyrout, la déroute, Gaza, n’en parlons pas, Ukraine, Syrie, Iran, Liban que d’horreurs. Des tragédies qui prennent Racine. Des dirigeants qui bayent aux Corneille. Racine, Corneille. Ils en auraient de la matière, ces deux-là, pour les tragédies, made in 21ème siècle.
C’est du Mickey Mouse. Le script : Donald est irritable, c’est connu. C’est un Dingo. On l’avait déjà vérifié Pluto. Dans sa dernière aventure, il échappe, non pas à Archibald Gripsou ou à Arpène Lucien, mais bien à la prison. Eh oui, pour échapper à la tôle, il suffit d’être élu président.
L’abbé Pierre… Même à tombeau ouvert, sur la route d’Emaüs, les disciples recouvrent la vue.
Le réchauffement climatique tique, alors que 8 milliards d’humains sont déjà à l’étroit sur la planète. Sécheresses ici, inondations là. Le ru devient torrent, le torrent rue. Même le Rhône sort de son lit.
Je laisse de côté le show-biz, les paillettes, le sport, sauf pour parler jockey et pour saluer les exploits de notre champion veveysan, Alexis Monney, à Bormio. Du coup, mon Stelvio prend un coup de jeune. Je le garde.
Côté hockey, tout n’est pas OK. Le lion n’a fait qu’une bouchée du petit dragon. Snif ! Il faut dire qu’il est vaudois, le lion. Il a donc une sacrée grande gu… et Gottéron… plus que les yeux pour pleurer.
Rappelez-vous, c’était il y a 40 ans. C’est le regretté Quincy Jones qui a produit ceci, pour trouver des fonds, afin de lutter contre la faim en Ethiopie. Avec Lionel Richie ou Michael Jackson, nous chantons toujours…
We are the world, we are the children Nous sommes ceux qui feront un avenir meilleur.
Des artistes disparus, je dirais sommairement ce qui suit.
Françoise Hardy nous a chanté une dernière fois Comment te dire adieu et Si je m’en vais avant toi.
D’Un homme et une femme, restait la femme. Anouk pourtant Aimée est partie. Ne restent que les chabadabadas, chabadabadas…
Alain Delon. Je lui tire un grand coup de chapeau. Un Borsalino, bien sûr.
Michel Blanc, alias Jean-Claude Dusse, chante une dernière fois Quand te reverrai-je, pays merveilleux ?
Sylvestre Dubois, c’est mon copain bûcheron, est inconsolable. À cause, me dit-il, du décès de Pivot et de Paulo Stère (j’ai beau lui dire que c’est Paul Auster, rien n’y fait).
De Quincy Jones, il reste ce chant d’espoir. So let's start giving Alors commençons à donner There's a choice we're making Il y a un choix à faire
Voilà ! J’en ai assez dit. Si vous voulez retrouver quelques-unes des cordes que j’ai à mon arc[2], poursuivez la visite de ce site.
Et si vous me faites l’honneur de commander mon second livre, Prémonitions, c’est volontiers que je le dédicacerai, avant de vous l’envoyer. Avec ou sans dédicace, c’est le même prix.
[1] Faut que j’en parle à mon pote, Phiphi Lactère.
[2] J’utilise la même marque de cordes que Guillaume Tell.
Le pouvoir des mots
Vous verrez rarement un mot s’engager dans un sens unique. Emprunter des chemins détournés, braver des sens interdits, c’est bien plus jouissif. Le mot, tel le caméléon, est capable de modifier sa couleur. Mots d’amour, mots d’humour, calembours, mots qui changent le monde, gros mot, grand mot, petit mot…
Dans mon univers, il y a foule. Derrière Raymond Devos, le jongleur de mots, campent Francis Cabrel, Georges Brassens, Grand Corps Malade, Fabrice Luchini, mais également Jean d’O, Joël Dicker, Amélie Nothomb, Katherine Pancol, Mélissa da Costa, Tatiana de Rosnay, Stephen King. Il y a, bien sûr, Michel Audiard, Pierre Desproges, ou, plus près de nous, Angélique Eggenschwiler, Nicolas Feuz, Marc Voltenauer.
Pour ne citer que ces quelques-un-e-s et passer comme chat sur braise sur l’héritage, que nous ont légué les classiques.