Le pouvoir des mots et une (toute petite) partie de mon univers

Humour

Humour

Fribourg et son trente à l'heure

En ce temps-là, Verbotenburg est une ville assiégée, placée sous la haute protection de Saint Kant, mais néanmoins envahie, chaque jour, par des Barbares, montés sur leurs chevaux-vapeur et déboulant à grande vitesse.

Les Verbotenbürger commencent à désespérer quand, hé, hé, l’édile est arrivé-é-é, sans s’presser-er-er. Enfin, quand je dis sans se presser, c’est tout de même à 30 à l’heure.

Edile 1er allait rendre sa liberté à la ville. Verbotenburg devint Freiburg. Pour les Welches, Fribourg.

Edile a fait le pari de Paris, à savoir s’enorgueillir du titre de ville de l’amour. Des LOVE fleurissent un peu partout. On se croirait sur la carte du Tendre des précieuses ridicules, ou alors, plus près de nous, sur l’île de Wight. Enfin, wight and black, si je me réfère aux couleurs du drapeau fribourgeois.

À Verbotenburg, Saint Nicolas a remplacé Saint Kant, le vélo a remplacé l’auto. Nonobstant l’opposition, Edile applique la fable du lièvre et de la tortue. En l’occurrence, ce serait plutôt du lièvre et de la torture.

Mais oui, rappelez-vous, je cite La Fontaine : Il laisse la tortue aller son train de sénateur. Elle part, elle s’évertue ; elle se hâte avec lenteur.

En fait, Edile pense durable. Mais… du râble, c’est le lièvre, pas la tortue. Du coup, je ne comprends plus rien à son dogme.

D’abord, avant de prononcer un dogme, surtout en pays catholique, il y a un préalable : il faut convoquer un concile. Ça sera fait. On a déjà le nom : ce sera, bien sûr, le Concile de Trente.

Chacun aura ainsi l’opportunité d’y aller de ses souverains poncifs, en particulier le Père Emptoire et le Père Dudavance.

Le pouvoir des mots 

J’aime les mots. J’aime leur pouvoir sans frontière, ouvrant tout grand les portes d’un pays de Cocagne, où l’imaginaire côtoie le réel, où la fiction l’emporte sur la réalité, où les heures semblent des minutes et les minutes, parfois, des heures.

Vous verrez rarement un mot s’engager dans un sens unique. Emprunter des chemins détournés, braver des sens interdits, c’est bien plus jouissif. Le mot, tel le caméléon, est capable de modifier sa couleur. Mots d’amour, mots d’humour, calembours, mots qui changent le monde, gros mot, grand mot, petit mot…

Dans mon univers, il y a foule. Derrière Raymond Devos, le jongleur de mots, campent Francis Cabrel, Georges Brassens, Grand Corps Malade, Fabrice Luchini, mais également Jean d’O, Joël Dicker, Amélie Nothomb, Katherine Pancol, Mélissa da Costa, Tatiana de Rosnay, Stephen King. Il y a, bien sûr, Michel Audiard, Pierre Desproges, ou, plus près de nous, Angélique Eggenschwiler, Nicolas Feuz, Marc Voltenauer.

Pour ne citer que ces quelques-un-e-s et passer comme chat sur braise sur l’héritage, que nous ont légué les classiques.


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